Documentation

Un peu d'histoire...

Le mouvement pédagogique inauguré par Rudolf Steiner est connu sous le nom d'une fabrique de cigarettes: «Waldorf». Comme bien souvent, Rudolf Steiner attendait que la demande se concrétise de l'extérieur avant d'agir sur des sujets si importants. Pour la pédagogie, cette impulsion vint du conseiller commercial Emil Molt, directeur de l'usine Waldorf-Astoria.

 

Celui-ci était très préoccupé de la dignité des travailleurs et des employés de son entreprise. Cette firme offrait des cours de formation aux ouvriers et possédait un journal professionnel d'un niveau élevé. Des gardes d'enfants et des avantages sociaux de toute nature consentis volontairement existaient également dans l'entreprise, ce qui pour l'époque était très rare. Les ouvriers eux-mêmes émirent le vœu que la formation qui leur était donnée ne soit pas seulement réservée aux adultes, mais que leurs propres enfants puissent en bénéficier. Emil Molt saisit l'occasion et confia à Rudolf Steiner le soin de fonder cette école et d'en assurer le suivi pédagogique.

 

C'est ainsi qu'un an après le désastre de la guerre et l'écroulement de l'empire allemand, en 1919, la première école «Waldorf» fut créée, constituant le premier germe fécond d'un mouvement scolaire qui allait devenir mondial.

 

Rudolf Steiner avait eu de nombreuses occasions de faire des expériences pédagogiques. D'abord il avait du gagner son argent de poche, et plus tard subvenir à ses besoins, grâce à des répétitions et à des leçons particulières. Une fois achevées ses études, il était devenu précepteur dans une famille de négociants viennois. Là il s'était occupé pendant six ans d'un enfant hydrocéphale qui, à l'âge de dix ans, était considéré comme fortement retardé et incapable de recevoir une instruction. Steiner avait réussi à l'amener jusqu'au niveau scolaire de son âge et l'enfant devint plus tard docteur en médecine. Plus tard il avait donné, pendant cinq ans, des cours à des adultes quand il avait été professeur à l'Université Populaire pour les ouvriers à Berlin. En 1907, il avait publié un petit essai, L'Éducation de l'enfant du point de vue de la science spirituelle.

 

Douze années plus tard, l'occasion fut offerte de traduire ces pensées et ces idées en actions dans un établissement scolaire créé spécialement pour cela. Une bonne étoile a dû protéger cette activité, dans la situation désespérée de l'Allemagne à cette époque, et compte tenu des difficultés inhérentes aux premiers pas d'un mouvement de ce genre. En effet, si l'on jette aujourd'hui un regard en arrière, on demeure étonné du nombre considérable de pédagogues de valeur qui, en un temps très court, accoururent pour participer au collège des éducateurs de la première école Waldorf.

 

Des personnalités comme Stockmaker, le Dr Kolisko, le Dr Stein, le Pr von Baravalle, le Dr Hahn, le Dr Lehrs, le Dr Schwebsch, l'ingénieur diplômé Alexander Strakosch, Ernst Bindel, Ernst Uehli, Maria Röschl, Caroline von Heydebrand, le peintre Max Wolfhügel, le musicien Paul Baumann et beaucoup d'autres qui par la suite, grâce à leurs propres ouvrages pédagogiques, créèrent l'atmosphère unique, porteuse de l'esprit, de la première école Waldorf.

 

De son côté, Rudolf Steiner mit tout son cœur dans la création de cette école. De 1919 à 1924, en Allemagne, en Angleterre et en Hollande, il ne fit pas moins de quinze cycles de conférences aux professeurs et aux éducateurs, dans lesquels il donna les idées directrices de sa pédagogie.

 

Les écoles Waldorf accueillent, en 2019, 250.000 élèves dans près de 1.200 écoles et plus de 2.000 jardins d’enfants dans le monde.

 

(extraits d'un texte de J.C. Moulin + d'autres)


Entretien avec Guy Chaudon, Président de la Fédération française des écoles Steiner-Waldorf, à l'occasion du centenaire de cette pédagogie.


Andreas Schleicher dirige les études PISA, qui comparent tous les trois ans le niveau scolaire des élèves des 36 pays de l'OCDE. Dans cette interview donnée à la chaîne allemande WDR, il explique pourquoi la pédagogie Steiner-Waldorf donne les outils nécessaires pour un bon apprentissage.


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